Le moine était silencieux... et moi d'abord ce silence ça me faisait penser trop vite et n'importe quoi.
Le moine me dit: "Sois témoin... Regarde passer... comme les nuages dans le ciel."
Puis il redevint silencieux... et ce Silence devint si présent... que j'avais l'impression de pouvoir le toucher du bout des doigts.
Vous entendez... le Silence?
Maintenant quand j'écoute le Silence, je pense à la toute Présence du Mystère de la Vie. C'est ma manière de m'émerveiller de la grande Vie.
Le moine recommença à parler: "Ne pars pas avant de savoir où tu t'en vas. Nous sommes mortels. Nous avons chacun notre heure. Nous sommes poussières d'étoiles. Nous sommes poussières du mystère de la Vie... au coeur même du Mystère d'Etre.
La vie et la mort sont les faces du même Mystère. Ne pars pas avant de savoir où tu t'en vas."
Je l'écoutais comme hypnotisé et une lumière blanche et étourdissante a enivré mon esprit. Et je dis au moine comme si j'étais un somnambule:
"Quand vous m'avez dit. 'Ne pars pas avant de savoir où tu t'en vas' J'ai vu une lumière incroyable... irréelle."
Le moine me prit la main et me dit.
"Cette Lumière, c'est là que nous allons tous!." Je me réveillai le lendemain matin au bord du Gange. Je ne savais plus si j'avais rêvé ou si j'avais vraiment rencontré ce moine avec sa longue barbe blanche et ses cheveux qui lui tombaient en boucles sur les épaules.
Mais de la Lumière, je suis sûr.
Cette Lumière, je la vois encore.
Chaque fois que je pense à la mort, je vois la lumière et je m'en émerveille.
