mardi 12 février 2013

Enseignement offert par Thay le jour de son anniversaire

ENSEIGNEMENT DU 11 OCTOBRE 2012,
ANNIVERSAIRE DE THÂỳ
 
 
Le 11 octobre 2012, la communauté des 4 Hameaux du Village des Pruniers s’est réunie dans la salle de méditation Assemblée des mille étoiles au Hameau du Bas pour fêter l’anniversaire de Thâ, jour de sa continuation.  Le monastère de Blue Cliff aux Etats Unis, la maison de l’Inspir, le groupe Wake Up en retraite en Angleterre et la Pagode-mère Tư Hiêu (Compassion et Amour) au Vietnam étant en communication en ligne.
Ce jour d’anniversaire était très joyeux, particulièrement lors de la projection des films que les sœurs du Hameau du Bas et du Hameau Nouveau avaient réalisés pour l’occasion. Des messages provenant des quatre directions arrivaient en nombre. Presque mille personnes de tous les pays ont envoyé des messages sur facebook. Les plus touchants étaient les messages des amis proches et des pratiquants qui, pour célébrer ce jour, au lieu de faire des cadeaux, ont exprimé des vœux concernant leur pratique. Nous avons pu lire sur facebook des centaines de message de remerciement comme : « votre enseignement m’a sauvé la vie » ou « grâce à vous, je sais maintenant sourire à mes mauvaises habitudes et faire preuve de compassion vis-à-vis des personnes peu aimables et peu à peu les aider à dépasser leurs difficultés et à dénouer leurs nœuds internes ».
La communauté monastique de l’Inter Être en Angleterre (UK Order Inter Being) a envoyé en cadeau le dessin d’un grand arbre centenaire avec beaucoup de fleurs et de fruits représentant les réussites et les promesses des élèves de Thâ, ses enfants spirituels, de continuer la pratique. Par exemple « Je pratique la respiration, le sourire et la marche dans la pleine conscience pour être présent pour moi et les personnes que j’aime. »
Voici la réponse de Thâ à la communauté de la Pagode-mère Tư Hiêu qui lui demandait des encouragements à propos de la question « Comment pouvez-vous être la continuation de Thâỳ ? »
 
Au village des Pruniers, nous ne souhaitons pas « bon anniversaire » mais plutôt « bonne continuation ». « Continuer quoi ? » et « qui continue qui ? ». Aujourd’hui, nous méditons sur la continuation de Thâỳ en Thâỳ même et en vous, les enfants de Thâỳ, monastiques et laïcs.
Que veut dire continuer Thâỳ ? La continuation a deux aspects : l’un concernant le corps et l’esprit de Thâỳ et l’autre concernant le corps et l’esprit de celui qui reçoit ce qu’il transmet. Le Bouddha a enseigné ainsi la transmission : celui qui transmet, celui reçoit la transmission et l’objet de la transmission sont la même chose. Il n’y a ni sujet de transmission, ni sujet qui reçoit la transmission, il y a seulement la transmission.
Transmettre quoi ? D’abord transmettre un pas. Avez-vous déjà fait un pas sur la terre en pleine conscience ?  Thâỳ espère que les moines et les moniales de la Pagode-mère Tư Hiêu, où il a reçu du Vénérable Sư Cổ la responsabilité d’Abbé, puissent réaliser tout de suite sa continuation dans chaque pas, dans la méditation et dans chaque respiration. Vous devez réellement continuer Thây dans chaque respiration et dans chaque pas dans la pleine conscience, de la chambre à coucher aux toilettes, des toilettes à la salle à manger, de la salle à manger à la salle de la méditation. Vous devez continuer vraiment Thâỳ dans chaque respiration et chaque pas. Depuis 60 ans, Thâỳ a transmis certaines expériences, certains questionnements, certains espoirs, à de nombreuses personnes, concernant la communication, la manière de marcher, de manger et de travailler dans la pleine conscience, à travers ses livres et ses enseignements, soit devant des assemblées nombreuses, soit à de petits groupes, soit à une personne individuellement.
 
Jusqu’où avez-vous déjà pu continuer Thâỳ ?
 
Marcher en méditation dans la Terre Pure.

Thâỳ a transmis la Terre Pure dans l’ici et le maintenant. Que la  Pagode-mère ne néglige pas la méditation marchée dans la Terre Pure, chaque jour. Que chacun participe à la marche en pleine conscience à l’extérieur, une fois par jour, c’est la pratique ensemble de la marche méditative ; en dehors de cela, il y a la marche individuelle pour aller de la chambre à la salle à manger, de là à là-bas, de la résidence des moines au travail…Qu’à l’heure de la marche méditative commune dans la Terre Pure, il ne manque personne. Qu’il en soit de même pour la méditation assise, que soit inscrit le motif de la personne qui a dû s’absenter.  
Thâỳ a déjà transmis la pleine conscience, les 5 entraînements à la pleine conscience et la respiration consciente lorsque des sentiments forts ou des émotions tristes ou de la souffrance apparaissent afin d’en prendre soin, d’examiner profondément, de faire naître la compassion et de les transformer.
Lors des journées de pleine conscience, lorsque les amis laïques viennent pratiquer, nous allons aussi dans la Terre Pure. Pour que chacun puisse voir que le royaume de la Terre Pure des soutras n’est pas un rêve éloigné mais peut être réalisé tout de suite dans l’ici et le maintenant, après l’enseignement du dimanche, proposez, après que chacun se soit reposé 10 minutes, un rassemblement devant la salle de méditation pour rejoindre ensemble la Terre Pure. Nous pouvons aller le long d’un étang, puis aller sur une colline et nous asseoir ensemble dans la Terre Pure, respirer et voir la présence de la Terre Pure ici et maintenant. Nous pouvons être conscients et reconnaitre la présence de chacun, c’est vraiment être et s’asseoir ensemble dans la Terre Pure.
Nous avons pu le faire lors des voyages au Vietnam de Thâỳ en 2005, 2007 et 2008. Nous avons eu chacun cette expérience. Nous devons continuer, nous devons donner avec précision les instructions chaque fois que des pratiquants laïques viennent à la Pagode. Chacun doit avoir un livre de pratique pour pouvoir lire, comprendre et aller dans la Terre Pure. N’importe quel monastique, n’importe quel laïc se rendant à la Pagode-mère peut aussi faire cela : aller dans la Terre Pure ici et maintenant.
 
Pas de construction de stupa pour Thây
Thâỳ ne souhaite pas qu’un stupa soit construit à la Pagode-mère. Cette construction n’aurait aucun sens si vous n’êtes pas dés maintenant la continuation de ce que Thâỳ vous a transmis. Thâỳ n’apprécie pas le fait de prendre ses cendres, de les mettre dans une urne qui serait déposée dans un stupa. Thâỳ n’est pas ce tas de cendres-là, cela n’a pas de sens. Thâỳ serait-il seulement cette poignée de cendres ? Thâỳ est plus que ces cendres. Thâỳ est une réalité spirituelle, encore vivant et présent partout. En chaque moine, en chaque moniale, on peut voir Thâỳ, en chaque ami laïque également. Là où il y a marche méditative, méditation assise, enseignement, repas en silence, touchers de la terre, il y a Thâỳ.
Il n’est pas possible d’enfermer Thâỳ, de le mettre dans une urne et de le déposer dans un stupa. Thâỳ ne veut pas de stupa, c’est inutile de réserver un terrain pour cela. Si  Thâỳ D N a déjà construit le stupa à la Pagode D, alors il faut écrire sur le stupa : « Il n’y a rien dedans, Thâỳ n’est pas dedans » ; si les personnes ne comprennent pas, alors il faut ajouter « Dehors, il n’y a rien non plus » ; s’ils n’ont pas encore compris, alors il faut ajouter cette dernière phrase : « S’il y a quelque chose, c’est dans chacun de vos pas et votre respiration ». C’est cela l’enseignement de Thâỳ aux moines et moniales de la Pagode DQ à Hanoï et de la Pagode-mère.
Ne perdez donc pas de temps pour chercher un terrain et construire un stupa pour Thâỳ. Ce n’est pas sa préoccupation. S’il y a un rocher, vous pouvez y inscrire le titre d’un de ses livres, le miracle de la pleine conscience, par exemple. Ce rocher représentera davantage Thâỳ qu’un stupa avec ses cendres. Mettez les cendres là où il y a de l’herbe, des plantes pour les nourrir. N’empêchez pas la continuation de cette poignée de cendres.
La Pagode-mère a besoin de la tradition et de la pratique du Dharma du Village des Pruniers à 100%. Quant à la pratique, Thâỳ souhaite vraiment que la Pagode-mère suive la tradition du Village des Pruniers à 100%. Cette tradition est l’œuvre de Thâỳ. Beaucoup de Vénérables ont élaboré de très grandes œuvres. Ce sont des créations importantes. Cependant l’œuvre de Thâỳ n’est pas imposante, c’est une pratique qui apporte l’énergie de transformation et de guérison à ses contemporains.
Le stupa de Thâỳ, c’est la continuation de la pratique. La tradition de la pratique de Thâỳ, c’est vraiment cela le stupa de Thâỳ. La pagode de Pháp Vân  (Saïgon), la Pagode-mère Diȇu Tram doivent avoir ce stupa. Ce n’est pas un stupa de briques ou de ciment mais un stupa de pratique. Toutes les moniales, tous les moines, tous les pratiquants laïques qui viennent peuvent être invités à y aller, c'est-à-dire à apprendre à marcher en pleine conscience, à prendre le thé en pleine conscience, à communiquer avec la parole aimante et à s’écouter les uns et les autres.
 

Une continuation de la non-apparence
Nous sommes souvent attachés à des formes (apparences) auxquelles nous sommes habituées. C’est pour cette raison que nous pleurons quand ces formes habituelles disparaissent. Les avancées scientifiques actuelles permettent, avec le clonage, de créer des enfants identiques à Thâỳ lorsqu’il était petit. Il suffit de prendre quelques cellules de Thâỳ pour réaliser cela. Ces enfants seront identiques l’un à l’autre et à Thâỳ.
Cela vous plaira de les voir s’amuser, parler, sourire. Ils ne seront pas différents de Thâ, lorsqu’il était enfant. Pourtant, ces garçons ne seront pas vraiment Thâỳ, bien que chacun possède des mauvaises ou bonnes graines de Thâỳ. Ils ne seront pas la véritable continuation de Thâỳ s’ils ne rencontrent pas un maître, n’ont pas un environnement pour pratiquer, ne traversent pas les épreuves que Thâỳ a connues.
Au contraire, si dans chacun de vos pas, dans chacune de vos respirations, vous pouvez goûter la joie du Dharma enseigné par Thâỳ, vous serez la véritable continuation de Thâỳ, bien que vous ne ressembliez pas à Thâỳ physiquement. C’est pourquoi, parmi les 3 pratiques des 3 portes de libération, la pratique de la non-apparence est très importante pour que nous puissions reconnaitre la véritable continuation.