Zazen est la posture assise, corps et esprit unifiés, « la seule grande affaire » disait Dogen (Japon, XIIIe siècle). Bien qu’il s’agisse d’un tout indivisible, on peut l’aborder sous trois aspects : la posture physique, la respiration et l’attitude de l’esprit.
- La posture est précise, elle exige de la concentration et un certain effort au début. Les jambes sont croisées, le bassin basculé de façon à ce que le ventre soit relâché, la colonne vertébrale étirée, le menton rentré pour redresser la nuque et pousser vers le haut avec le sommet du crâne, les épaules sont détendues, les mains (la gauche dans la droite) reposent sur le haut des cuisses, tranchants contre le bas-ventre et extrémités des pouces en contact. C’est une posture énergique, bien ancrée dans le sol, tonique mais sans tension ni violence. Elle évolue tout au long de la pratique et n’est jamais acquise.
- La bascule du bassin, la rectitude de la colonne vertébrale et le relâchement de l’abdomen permettent de placer la respiration. La respiration de zazen est une respiration abdominale, longue, profonde et silencieuse. Une attention toute particulière est accordée à l’expiration, l’énergie descendant dans le bas-ventre, sous le nombril, à mesure que les poumons se vident. C’est une respiration naturelle, douce et ample, qui a le mérite d’apaiser l’esprit et de l’élargir jusqu’aux confins de l’univers. Il n’y a pas de fin non plus à l’observation et à l’étude de la respiration.
- L’art le plus subtil réside dans l’attitude de l’esprit, inséparable des deux points précédents. Comment pense-t-on pendant zazen ? « Penser sans penser, penser au-delà de la pensée », disait Maître Deshimaru. L’esprit de zazen est vaste. Comme un miroir, il ne s’attache à rien et ne refuse rien.