ENSEIGNEMENT DU 11 OCTOBRE 2012,
ANNIVERSAIRE DE THÂỳ
Le 11 octobre 2012, la
communauté des 4 Hameaux du Village des Pruniers s’est réunie dans la
salle de méditation Assemblée des mille étoiles au Hameau du
Bas pour fêter l’anniversaire de Thâỳ, jour de sa continuation.
Le monastère de Blue Cliff aux Etats Unis, la maison de l’Inspir, le
groupe Wake Up en retraite en Angleterre et la Pagode-mère Tư Hiêu (Compassion et Amour) au Vietnam étant en communication en ligne.
Ce jour d’anniversaire
était très joyeux, particulièrement lors de la projection des films que
les sœurs du Hameau du Bas et du Hameau Nouveau avaient
réalisés pour l’occasion. Des messages provenant des quatre
directions arrivaient en nombre. Presque mille personnes de tous les
pays ont envoyé des messages sur facebook. Les plus touchants
étaient les messages des amis proches et des pratiquants qui, pour
célébrer ce jour, au lieu de faire des cadeaux, ont exprimé des vœux
concernant leur pratique. Nous avons pu lire sur facebook
des centaines de message de remerciement comme : « votre
enseignement m’a sauvé la vie » ou « grâce à vous, je sais maintenant
sourire à mes mauvaises habitudes et faire
preuve de compassion vis-à-vis des personnes peu aimables et peu à
peu les aider à dépasser leurs difficultés et à dénouer leurs nœuds
internes ».
La communauté monastique de
l’Inter Être en Angleterre (UK Order Inter Being) a envoyé en cadeau le
dessin d’un grand arbre centenaire avec beaucoup de
fleurs et de fruits représentant les réussites et les promesses des
élèves de Thâỳ,
ses enfants
spirituels, de continuer la pratique. Par exemple « Je pratique la
respiration, le sourire et la marche dans la pleine conscience pour être
présent pour moi et les personnes que
j’aime. »
Voici la réponse de Thâỳ
à la communauté de la
Pagode-mère Tư Hiêu qui lui demandait des encouragements à propos de
la question « Comment pouvez-vous être la continuation de Thâỳ ? »
Au village des Pruniers, nous ne souhaitons pas « bon anniversaire » mais plutôt « bonne
continuation ». « Continuer quoi ? » et « qui continue qui ? ».
Aujourd’hui, nous méditons sur la continuation de Thâỳ en Thâỳ même et en vous, les enfants de Thâỳ, monastiques et laïcs.
Que veut dire continuer Thâỳ ? La continuation a deux aspects : l’un
concernant le corps et l’esprit de Thâỳ et l’autre concernant le corps
et l’esprit de celui qui reçoit ce qu’il
transmet. Le Bouddha a enseigné ainsi la transmission : celui qui transmet, celui reçoit la transmission et l’objet de la transmission sont la même
chose. Il n’y a ni sujet de transmission, ni sujet qui reçoit la transmission, il y a seulement la transmission.
Transmettre quoi ? D’abord transmettre un pas. Avez-vous déjà fait un pas sur la terre en pleine conscience ? Thâỳ espère que les moines et
les moniales de la Pagode-mère Tư Hiêu, où il a reçu du Vénérable Sư Cổ la responsabilité d’Abbé,
puissent réaliser tout de
suite sa continuation dans chaque pas, dans la méditation et dans
chaque respiration. Vous devez réellement continuer Thây dans chaque
respiration et dans chaque pas dans la pleine conscience, de
la chambre à coucher aux toilettes, des toilettes à la salle à
manger, de la salle à manger à la salle de la méditation. Vous devez
continuer vraiment Thâỳ dans chaque respiration et chaque pas.
Depuis 60 ans, Thâỳ a transmis certaines expériences, certains
questionnements, certains espoirs, à de nombreuses personnes, concernant
la communication, la manière de marcher, de manger et de
travailler dans la pleine conscience, à travers ses livres et ses
enseignements, soit devant des assemblées nombreuses, soit à de petits
groupes, soit à une personne individuellement.
Jusqu’où avez-vous déjà pu continuer Thâỳ ?
Marcher en méditation dans la Terre Pure.
Thâỳ a transmis la Terre Pure dans l’ici et le maintenant. Que la
Pagode-mère ne néglige pas la méditation marchée dans la Terre Pure,
chaque jour.
Que chacun participe à la marche en pleine conscience à l’extérieur,
une fois par jour, c’est la pratique ensemble de la marche méditative ;
en dehors de cela, il y a la marche individuelle
pour aller de la chambre à la salle à manger, de là à là-bas, de la
résidence des moines au travail…Qu’à l’heure de la marche méditative
commune dans la Terre Pure, il ne manque personne. Qu’il
en soit de même pour la méditation assise, que soit inscrit le motif
de la personne qui a dû s’absenter.
Thâỳ a déjà transmis la pleine conscience, les 5 entraînements à la
pleine conscience et la respiration consciente lorsque des sentiments
forts ou des émotions tristes ou de la souffrance
apparaissent afin d’en prendre soin, d’examiner profondément, de
faire naître la compassion et de les transformer.
Lors des journées de pleine conscience, lorsque les amis laïques
viennent pratiquer, nous allons aussi dans la Terre Pure. Pour que
chacun puisse voir que le royaume de la Terre Pure des soutras
n’est pas un rêve éloigné mais peut être réalisé tout de suite dans
l’ici et le maintenant, après l’enseignement du dimanche, proposez,
après que chacun se soit reposé 10 minutes, un
rassemblement devant la salle de méditation pour rejoindre ensemble
la Terre Pure. Nous pouvons aller le long d’un étang, puis aller sur une
colline et nous asseoir ensemble dans la Terre Pure,
respirer et voir la présence de la Terre Pure ici et maintenant.
Nous pouvons être conscients et reconnaitre la présence de chacun, c’est
vraiment être et s’asseoir ensemble dans la Terre Pure.
Nous avons pu le faire lors des voyages au Vietnam de Thâỳ en 2005,
2007 et 2008. Nous avons eu chacun cette expérience. Nous devons
continuer, nous devons donner avec précision les instructions
chaque fois que des pratiquants laïques viennent à la Pagode. Chacun
doit avoir un livre de pratique pour pouvoir lire, comprendre et aller
dans la Terre Pure. N’importe quel monastique,
n’importe quel laïc se rendant à la Pagode-mère peut aussi faire
cela : aller dans la Terre Pure ici et maintenant.
Pas de construction de stupa pour Thây
Thâỳ ne souhaite pas qu’un stupa soit construit à la Pagode-mère.
Cette construction n’aurait aucun sens si vous n’êtes pas dés maintenant
la continuation de ce que Thâỳ vous a transmis. Thâỳ
n’apprécie pas le fait de prendre ses cendres, de les mettre dans
une urne qui serait déposée dans un stupa. Thâỳ n’est pas ce tas de
cendres-là, cela n’a pas de sens. Thâỳ serait-il seulement
cette poignée de cendres ? Thâỳ est plus que ces cendres. Thâỳ est
une réalité spirituelle, encore vivant et présent partout. En chaque
moine, en chaque moniale, on peut voir Thâỳ, en chaque
ami laïque également. Là où il y a marche méditative, méditation
assise, enseignement, repas en silence, touchers de la terre, il y a
Thâỳ.
Il n’est pas possible d’enfermer Thâỳ, de le mettre dans une urne et
de le déposer dans un stupa. Thâỳ ne veut pas de stupa, c’est inutile
de réserver un terrain pour cela. Si Thâỳ D N a déjà construit le stupa à la Pagode D, alors il faut écrire sur le stupa : « Il n’y a rien dedans, Thâỳ n’est pas
dedans » ; si les personnes ne comprennent pas, alors il faut ajouter « Dehors, il n’y a rien non plus » ; s’ils n’ont
pas encore compris, alors il faut ajouter cette dernière phrase : « S’il y a quelque chose, c’est dans chacun de vos pas et votre
respiration ». C’est cela l’enseignement de Thâỳ aux moines et moniales de la Pagode DQ à Hanoï et de la Pagode-mère.
Ne perdez donc pas de temps pour chercher un terrain et construire
un stupa pour Thâỳ. Ce n’est pas sa préoccupation. S’il y a un rocher,
vous pouvez y inscrire le titre d’un de ses livres,
le miracle de la pleine conscience,
par exemple. Ce rocher représentera davantage Thâỳ qu’un stupa
avec ses cendres. Mettez les cendres là où il y a de l’herbe, des
plantes pour les nourrir. N’empêchez pas la continuation de cette
poignée de cendres.
La Pagode-mère a besoin de la tradition et de la pratique du Dharma
du Village des Pruniers à 100%. Quant à la pratique, Thâỳ souhaite
vraiment que la Pagode-mère suive la tradition du Village
des Pruniers à 100%. Cette tradition est l’œuvre de Thâỳ. Beaucoup
de Vénérables ont élaboré de très grandes œuvres. Ce sont des créations
importantes. Cependant l’œuvre de Thâỳ n’est pas
imposante, c’est une pratique qui apporte l’énergie de
transformation et de guérison à ses contemporains.
Le stupa de Thâỳ, c’est la continuation de la pratique. La tradition
de la pratique de Thâỳ, c’est vraiment cela le stupa de Thâỳ. La pagode
de Pháp Vân (Saïgon), la Pagode-mère Diȇu Tram
doivent avoir ce stupa. Ce n’est pas un stupa de briques ou de ciment
mais un stupa de pratique. Toutes les moniales, tous les
moines, tous les pratiquants laïques qui viennent peuvent être
invités à y aller, c'est-à-dire à apprendre à marcher en pleine
conscience, à prendre le thé en pleine conscience, à communiquer
avec la parole aimante et à s’écouter les uns et les autres.
Une continuation de la non-apparence
Nous sommes souvent attachés à des formes (apparences) auxquelles
nous sommes habituées. C’est pour cette raison que nous pleurons quand
ces formes habituelles disparaissent. Les avancées
scientifiques actuelles permettent, avec le clonage, de créer des
enfants identiques à Thâỳ lorsqu’il était petit. Il suffit de prendre
quelques cellules de Thâỳ pour réaliser cela. Ces enfants
seront identiques l’un à l’autre et à Thâỳ.
Cela vous plaira de les voir s’amuser, parler, sourire. Ils ne seront pas différents de Thâỳ, lorsqu’il était enfant. Pourtant, ces garçons ne
seront pas vraiment Thâỳ, bien que chacun possède des mauvaises ou bonnes graines de Thâỳ. Ils ne
seront pas la véritable continuation de Thâỳ s’ils ne rencontrent pas un maître, n’ont pas un environnement pour pratiquer, ne traversent pas
les épreuves que Thâỳ a connues.
Au contraire, si dans chacun de vos pas, dans chacune de vos respirations, vous pouvez goûter la joie du Dharma enseigné par Thâỳ, vous serez la véritable continuation de Thâỳ, bien que vous ne ressembliez pas à Thâỳ
physiquement. C’est pourquoi, parmi les 3 pratiques des 3 portes de
libération, la pratique de la non-apparence est très importante pour que
nous puissions
reconnaitre la véritable continuation.